mercredi 21 juillet 2010

Premières nouvelles




Bonjour à tous,

Enfin nous vous donnons quelques nouvelles. Les connections Internet se font rare par les routes de terre, de gravelle ou encore les sentiers de ski-doo entourés de forêt à perte de vue et dans les petits villages où il n'y a qu'une seule et minuscule épicerie. C'est difficile de vous résumer notre périple. Nous sommes à l'école de la vie, même pour un vieux comme Thierry, avec le meilleur professeur que nous connaissons : la nature.
En passant la porte de l'Abitibi en plein milieu boisé, nous avons passé trois jours en rencontrant seulement deux groupes de personnes en quads (4 roues). Nous nous y sentions libre de laisser la liberté à Whisky et ça nous donnait beaucoup d'énergie de le voir courir dans toute sa splendide vélocité ! C'est incroyable aussi de voir le petit amour de Tim qui fait son bonhomme de chemin et qui ne s'en laisse pas imposer ! Il a une grande confiance en ses capacités. Il y a tellement d'histoire à vous conter, chaque jour est une aventure que nous inscrivons dans nos carnets de voyage respectifs. Je vous en donne un exemple en attendant de pouvoir vous en écrire d'autres plus en détails :
Une bulle dans un axe
Nous sommes sur la Trans-Québec 83, c'est un sentier de quad et de ski-doo selon la saison. Depuis deux jours nous n'avons rencontré qu'un couple de quads conduit par des chasseurs préparant leur camp de chasse, aucun autre humain. Alors que le sentier est devenu plus praticable, l'une des roues de nos remorques décide de prendre son indépendance et du coup la remorque s'affaisse sur le côté. Le plus proche village en arrière de nous est à 60 kilomètres, 150 pour ce qui est de celui en avant, et nous venions de passer devant une pancarte indiquant une auberge à 75 kilomètres... Que le Québec est immense. L'axe de cette roue est brisé. Nous l'observons et découvrons une bulle dans le métal à l'endroit où l'effort sur cette pièce est maximal, autrement dit tout pour bien faire! Mais on n'arrête pas les Pépetouilles en vadrouille si facilement, et ainsi débute la création d'un patin rudimentaire avec les moyens du bord (bois et cordelette). Nous camperons directement au bord du sentier et nous effectuerons les essais le lendemain. Il s'avère que ça fonctionne, le patin s'use, mais du bois il semble y en avoir en suffisance. Par contre, l'effort pour la faire avancer est démesuré, et nous devons encore alléger son chargement. Malgré cela la perception de la diminution de l'effort est imperceptible. Afin de limiter l'usure du patin et la friction au sol, nous récupérons une pancarte de direction surnuméraire (il y en avait deux distantes de 2 mètres et nous l'avons pris comme un signe de la providence) et la fixons comme une patte d'ours sous un patin d'hélicoptère... Le passé ne s'oublie pas, surtout lorsqu'il est à notre avantage, c'est ce que l'on appelle l'expérience, et en cette période nous en accumulons pas mal. L'effet est immédiat, meilleure glisse et diminution importante de l'usure. Cette journée, nous effectuerons ainsi 15 kilomètres dans ce sentier tantôt sablonneux et mou, tantôt parsemé de roche où les montées mêmes les moins raides se font en poussant à pied. En soirée, nous arrivons à une croisée de chemin indiquant une pourvoirie (centre de chasse et pêche) à 7 kilomètres. C'est une excellente nouvelle, car nous y trouverons certainement du matériel pour améliorer notre réparation. Nous passons une bonne nuit et au matin, des quadistes passent sur le sentier que nous arrêtons pour nous informer sur la pourvoirie à laquelle ils s'y rendent eux-mêmes. Connaissant notre problème, ils nous proposent de transporter notre remorque à patin unique, chose qu'il nous est difficile de refuser. Un peu plus tard, nous arrivons à une magnifique pourvoirie où les bâtisses sont en bois rond de la Colombie-Britannique. Nous y sommes extrêmement bien reçu et nous trouvons une solution fonctionnant à merveille que nous utilisons encore à ce jour (21-07-2010). Merci à toute l'équipe du Balbuzard (Hubert, Patrick, Maria, Cédric, et Jean), qui en passant sont tous des français provenant de Grenoble, tout proche de la Suisse.
Nous vous souhaitons de vivre les yeux et le coeur grands ouverts et nous vous reviendrons dès que possible avec d'autres anecdotes. À bientôt